Les origines de l'IUT

L'IUT B, a été créé en 1967 Son histoire extraordinaire remonte à l'année 1940, sombre année de la deuxième guerre mondiale. A cette époque, beaucoup d'hommes avaient été mobilisés et les usines du pays manquaient de main d'œuvre, en particulier de main d'œuvre qualifiée.
La Chambre Syndicale de la Métallurgie du Rhône décida alors de former de toute urgence des jeunes aux métiers de la mécanique (tourneurs, fraiseurs, aléseurs, rectifieurs, forgerons, soudeurs etc…) et créa pour cela un Centre de Formation Accéléré (CFA) dans les locaux d'une ancienne teinturerie Villeurbannaise, au 107 de la rue Dedieu.

La direction de ce Centre avait alors été confiée à un jeune officier de 24 ans, grand mutilé de guerre, ingénieur des Arts et Métiers de Cluny, Jean Gallet qui avait été amputé du bras droit après l'explosion du char qu'il commandait. Sous l'impulsion de ce meneur d'hommes, véritable patron, ce CFA acquit rapidement une notoriété importante à Lyon et dans la région, formant mois après mois des sections de jeunes qui se firent rapidement remarquer par leur capacité d'adaptation et la qualité de leur travail qui leur avait été inculqués par une poignée de moniteurs techniques d'une trempe hors du commun.

Durant toutes ces années de guerre, chaque 11 Novembre, en commémoration de l'armistice victorieuse de 1918, par bravade envers l'occupant et en soutien pour leurs camarades engagés au combat, professeurs, moniteurs et élèves, rassemblés en carré se réunissaient pour hisser les couleurs de la France au milieu de la cour en chantant la Marseillaise, alors que ce genre de manifestation était rigoureusement interdit.

Cette tradition s'est perpétuée et aujourd’hui encore, chaque 11 Novembre, les anciens se rassemblent à l'Ecole pour l'assemblée générale de l'Association et pour le plaisir de se retrouver autour d'un repas sympathique.

Au fil des ans, ce CFA augmentera sa palette de formations : dessinateurs industriels, agent de méthodes, hissant le niveau de diplômes du CAP au BEI (brevet d'enseignement industriel). Le CFA devint alors le GETM (Groupe d'Enseignement Technique de la Métallurgie). Il ne s'agissait plus de formation accélérée mais d'une véritable scolarité intensive.

Au milieu des années 50, des élèves et des enseignants très motivés décidèrent d'aller encore plus haut en tentant un pari jugé insensé à l'époque. Ils préparèrent le difficile baccalauréat Mathématiques et Techniques qui pouvait ouvrir la porte des écoles d'ingénieurs à leurs titulaires. Cependant, l'établissement n'étant pas administrativement habilité à préparer cet examen (seul le Lycée de La Martinière de Lyon l'était), l'inscription des élèves du GETM aux épreuves de ce baccalauréat leur a été refusée dans l'Académie du Rhône. Qu'à cela ne tienne, tous s'inscrivirent en candidats libres dans l'Académie de Marseille. Elèves et professeurs menèrent une véritable expédition (voyage, gîte, repas) en se rendant ensemble à Marseille pour y passer les épreuves ; le résultat fut triomphal puisqu'il y eut 100% de reçus.

L'année suivante, impressionnée par ce résultat, l'Académie du Rhône accepta les inscriptions des élèves du GETM au baccalauréat. On vit alors les premiers anciens de la "rue Dedieu" intégrer des écoles d'ingénieurs et certains en sortirent majors !

En 1964, l'établissement quitta les locaux de la rue Dedieu pour s'installer dans des bâtiments flambants neufs (actuel département Génie Mécanique et Productique), au 17 de la rue de France. Fort de tous ces succès et sous l'impulsion de Jean GALLET, épaulé par des enseignants hors pair, le GETM fut alors transformé en Lycée Technique d'Etat en 1967.

Au milieu des années 60, notre économie ressentit à nouveau un très fort besoin de main d'œuvre qualifiée, mais cette fois au niveau technicien supérieur. Le cahier des charges était simple : former des jeunes à ce niveau supérieur dans le minimum de temps.C'est ainsi que sont nées les sections de techniciens supérieurs (STS) dans les Lycées avec une formation courte mais intensive de 2 ans après le baccalauréat.

En 1966, les IUT furent créés au sein des universités ; ils délivraient un nouveau diplôme : le DUT (deux années après le bac), après une formation de 1800 heures auxquelles s'ajoutaient deux stages en entreprise, formation toute aussi intensive que dans les STS, mais avec une base universitaire alliant des enseignements théoriques et pratiques dispensés par des enseignants-chercheurs, des enseignants du second degré et des vacataires venant des entreprises. C'est en 1967 que le Lycée technique d'Etat de la rue de France (qui formait déjà des techniciens supérieurs) ouvrit le premier département de Génie Mécanique de l'académie.

L'IUT B de la rue de France ne cessa dès lors de se développer avec le transfert depuis La Martinière du départements Génie Electrique et Informatique Industrielle (GEII), puis l'ouverture des départements Techniques de Commercialisation (TC), Génie Industriel et Maintenance (GIM), et enfin Technique de Commercialisation des Systèmes Industriels (TC-SI)ce qui conduisit l'IUT B à construire de nouveaux bâtiments au fur et à mesure de ses nouveaux besoins.

Jean GALLET assura la direction de l'établissement jusqu'en 1981. Lui succéderont les professeurs Pierre MICHEL (1981 à 1987), Jacques PIVOT (1987 à 1997), Gilbert MAREST (1997 à 2004), Roger LAMARTINE (2004 à 2010), Christian COULET (2010-2012), Michel MASSENZIO (2012-2022) et depuis juin 2022 c'est Sébastien HENRY qui dirige le site de l'IUT Gratte-Ciel.

Aujourd'hui l'IUT Gratte-Ciel, son appellation actuelle, compte plus de 1800 étudiants en formation initiale et plus de 160 enseignants titulaires. C'est une des composantes de l'Université Claude BERNARD LYON I qui compte près de 30000 étudiants.

L'IUT Gratte-Ciel de l'Université LYON I est désormais inscrit à jamais dans l'histoire industrielle lyonnaise et de ses familles.

L'IUT Gratte-Ciel est l'une des 3 composantes de l'IUT LYON1 dirigé depuis 2022 par Michel MASSENZIO. L'IUT LYON1 regroupe les sites de Bourg-en-Bresse, Villeurbanne La Doua et Villeurbanne Gratte-Ciel.